Tendresse et sexualité
Dans la perspective de l’amour, […] une autre vertu se démarque également, quelque peu ignorée en ces temps de relations frénétiques et superficielles :la tendresse.
S’il est vrai que pendant plus de 1 500 ans l’Église a mis en 1ier la fonction procréative de la sexualité, avoir des enfants, la perspective a changé au XXe siècle. La théologie de la sexualité et du mariage a connu une évolution importante en intégrant progressivement les apports de la médecine, de la psychologie et du renouveau biblique.
L’Église a progressivement mis en lumière le fait que les relations sexuelles en soi constituent un bien pour le couple lui-même qui renforcent l’affection mutuelle. C’est la fonction unitive de la sexualité.
La tendresse entre les époux donne chair au couple, l’entretient comme on entretient un feu. Elle peut prendre des formes différentes en fonction des âges de la vie. La tendresse passe par les mots mais aussi par les corps. Il est bon de se demander comment nous prenons soin de notre proximité physique au quotidien, de la qualité de nos gestes : se tenir la main, se toucher, s’embrasser, goûter la douceur d’un moment de peau à peau. Tous ces gestes déclenchent la production d’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Notre corps travaille pour nourrir notre amour. Ne nous en privons pas !
Dieu lui-même a créé la sexualité qui est un don merveilleux fait à ses créatures. […] La dimension érotique est un don de Dieu qui embellit la rencontre des époux. Étant une passion sublimée par un amour qui admire la dignité de l’autre, elle conduit à être « une pleine et authentique affirmation de l’amour » qui nous montre de quelle merveille est capable le cœur humain.
Pape François, Amoris Laetitia n° 150-152
Le langage des gestes confirme la vocation des corps à l’union, signe de l’alliance.
Prendre soin de nos relations sexuelles, c’est être attentif à ce qui fait plaisir à l’autre, et lui permet de se sentir aimé(e). C’est être attentif aux réactions de son corps. C’est aussi parler de ce que l’on y vit, de bon comme de difficile, de nos attentes, de nos désirs, de nos émerveillements, sans en faire un sujet tabou. C’est être attentif à ne pas nous endormir dans la routine. Cela peut-être de choisir de prendre son temps, d’en faire une fête, une ré-jouissance !
Gardons-nous d’idéaliser la sexualité, car elle s’inscrit dans une réalité corporelle qui reste complexe. Son équilibre demande à chaque couple de trouver des ajustements tout au long de la vie, pour qu’elle reste vivante et source de joie.
Il n’est pas superflu de rappeler que même dans le mariage la sexualité peut devenir une source de souffrance et de manipulation. C’est pourquoi nous devons réaffirmer avec clarté que l’acte conjugal imposé au conjoint sans égard à ses conditions et à ses légitimes désirs n’est pas un véritable acte d’amour.
Pape François, Amoris Laetitia n°154.
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